lundi 19 avril 2010

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Programme de la journée

Matin

11h A la gare d'Excideuil

Arrivée par train spécial international de la Délégation Burkistanaise, menée par sa majesté le roi Abulton XX accompagné de la reine Salh Guidh, de la Garde Royale (corps d'élite des Amad'zones-chanteuses et des Oeufs-nuques-chanteurs), de la Fanfarfelue, du Grand Mire Lithon, et des Grands Dignitaires du Royaume.
Discours du Maire et du Roi.


11H31 Départ pour la ville

Commémoration devant la « pierre de la Bastille » (av. Pasteur).

11H45 Entrée dans la vieille ville

Procession rue Jean Jaurès et arrêt sur la petite place où sont exposés des zébrânes (animal-emblème du Burkistan) et des Barhaouettes (véhicule omni-polyvalent du royaume).

12H02 La fontaine Bugeaud

Présentation de l’histoire de la fontaine Bugeaud à la Délégation.

12H23 Concert

Chant Burkistanais par les Chœurs de la Garde Royale.

12H47 Le Burkisouk

Visite du Burkisouk. (rue St Georges).

13H04 Danse

Démonstration de danse traditionnelle burkistanaise (place Bugeaud).

13H29 Restauration : Apéritif sous la halle et repas nomade



Après-midi

15H DEPART

Procession rue Jean Jaurès.

15H22 DEFILE

Passage dans la rue Gambetta avec défilé de barhaouettes.

15H45 à 17H29 JEUX GEMELLIQUES

  • Installation dans la prairie sous le château, au-dessus du tennis, pour assister aux jeux :
  • danse nomade burkistanaise
  • jeu de burkipaume
  • pêcheurs d'enfants-poissons,
  • rugbalfou’t,
  • escalafols: course de princes charmants
  • course de barhaouettes
  • Jeux de l'épée burkistanaise

17H31 DEPART VERS LE CHATEAU

Danse Burkistanaise sur le parvis de l’Office de Tourisme

18H33 Au château , Soirée avec buffet

  • Musique avec Buckshee, célèbre groupe Anglo-Burkistanais



TOUT EST GRATUIT …. SAUF LA RESTAURATION

dimanche 18 avril 2010

Le Burkistan expliqué... à un bon public

Je n'ai pas pu participé à la conférence contée et mon ami conteur, Alain Calandreau a dû me remplacer au pied levé. Finalement, il s'est bien débrouillé devant un public très attentif, de grands et de petits. Il faut dire qu'il avait mis les chances de son côté en dévoilant la barhaouette offerte par Mme Roger que nous avons restaurée.



Ils en ont parlé:
- Izabel sur son blog:   
- la Mairie d'Excideuil
Et la grande journée du jumelage approche: 1er mai, 11h à la gare d'Excideuil

dimanche 11 avril 2010

L'oiseau Kuni et le lac Noir

La sècheresse durait depuis des mois, les hommes et les bêtes souffraient. La famine et la maladie menaçaient. Une nuit, un chnion, sorte de lion des montagnes, descendit dans les rues du village. Un enfant qui ne dormait pas à cause de la faim l'entendit grogner et l'aperçut à travers les fentes d'un volet. Il réveilla son père qui donna l'alerte: « ne sortez pas, un chnion rode dehors! » L'avertissement circula rapidement de maison en maison et chacun vérifia que sa porte était bien fermée. Après avoir erré en vain parmi les maisons, le chnion furieux s'attaqua à une porte. La maison était habitée par une femme seule et ses enfants qui se mirent à hurler. Les hommes du village s'armèrent de bâtons et d'outils et sortirent de leurs maisons pour s'attaquer au chnion. Celui-ci, acculé, se retourna contre eux mais les villageois le tuèrent. Ils voulurent le dépecer mais, lorsqu'ils ouvrirent son ventre, il en sortit un magnifique oiseau aux plumes multicolores qui poussa un cri perçant, « haani » et s'envola sous les yeux stupéfaits des villageois. Un vieux reconnut l'oiseau Kuni, un oiseau très rare et doué de pouvoirs mystérieux.

 

Le lendemain à l'aube, les habitants du village furent réveillés par un retentissant « haani! ». Ils sortirent et virent l'oiseau blanc perché sur un arbre. L'oiseau cria à nouveau, s'envola, revint, cria à nouveau. A chaque nouveau passage de l'oiseau, les villageois se sentaient attirés de plus en plus fort. Finalement, au milieu de la matinée, ils se retrouvèrent tous sur la place du village, un baluchon sur l'épaule, prêts à suivre l'oiseau. Ils abandonnèrent leur village. L'oiseau Kuni voletait au-dessus de leurs têtes. Ils avancèrent des jours et des jours, ils furent souvent tentés de renoncer mais l'oiseau était là pour les encourager. Pour tenir, ils inventèrent une chanson qu'ils chantaient en marchant, « Haani Kuni ».

 

Et puis, un jour, ils arrivèrent au bord d'un lac asséché. Alors qu'ils contemplaient la vaste étendue creuse et noire, l'oiseau Kuni s'envola très haut dans le ciel et poussa un grand « haani! » Une plume toute bleue tomba doucement et dès qu'elle toucha le sol, une source abondante se mit à jaillir. Les villageois étaient stupéfaits.

L'oiseau s'envola à nouveau et poussa un deuxième cri et une deuxième plume, verte celle-là, tomba au sol. Aussitôt, de beaux légumes de toutes sortes sortirent du sol aride.

L'oiseau s'envola pour la troisième fois et cria une troisième fois. Et une troisième fois, une plume, jaune, tomba sur un arbre mort. Les feuilles de l'arbre et celles des arbres voisins poussèrent à nouveau et de beaux fruits firent leur apparition.

 

L'oiseau tournoya dans le ciel sous les vivats des hommes, des femmes, des enfants, puis il disparut.

 

Un village fut rebâti au bord du lac qui avait retrouvé son eau en quelques jours, on peignit l'oiseau sur chaque maison et un artiste réalisa sa statue qui est constamment fleurie par les hommes reconnaissants. Chaque année, on rend hommage à l'oiseau Kuni au bord du lac Noir et lorsque des Burkistanais trouve une nouvelle source, une eau limpide, ils procèdent également à une cérémonie.

 

 

 

 

dimanche 4 avril 2010

Baht'o ta Sokli et les ad'mazones chanteuses

Baht'o ta Sokli
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Au Burkistan, la tradition qui a force de loi, dit que le souverain doit être alternativement un roi et une reine. Deux hommes ne peuvent se succéder à la tête du pays.
 
Il faut remonter loin dans l'histoire du pays pour retrouver la trace de cette coutume. Il faut remonter au règne du roi Bab Hhouillis II, règne qui fut marqué par une guerre avec le pays voisin, le Zakhzistan. Lors de la bataille d'Uhlala, l'armée Burkistanaise, inférieure en nombre et certainement mal entraînée, fut défaite et le roi Bab Hhouillis II fait prisonnier. L'armée Zakhzistanaise occupa la ville d'Uhlala et la fortifia. A partir de cette place forte, les envahisseurs lançaient à travers tout le Burkistan des raids meurtriers que l'armée royale, privée de chef, avait du mal à contenir. Les rivalités entre généraux, attisées par leur goût du pouvoir, ne permettaient pas de reprendre l'avantage.



La situation s'enlisait lorsque l'épouse de Bab Hhouillis II, la reine Baht'o ta Sokli, prit l'initiative de convoquer l'état major au complet, au palais de Burkisul. Autant le roi s'avérait pusillanime, autant la reine manifestait des capacités réelles de femme d'état. Qu'une femme se mêla de politique était très mal vu à l'époque et une femme qui aurait tenté de déroger à cette coutume, aurait été raillée, voire rejetée ou emprisonnée.... mais je rappelle qu'il s'agit d'une époque très ancienne et on sait bien aujourd'hui, que les femmes sont tout aussi capables que les hommes qui reconnaissent tout-à-fait leurs capacités dans l'ensemble des pays modernes du globe et partagent volontiers la direction des affaires avec elles. La reine savait tout cela. Elle demanda aux membres de l'état-major d'entrer désarmés dans la salle du conseil, afin dit-elle: « de ne pas être tentés de se battre en cas de désaccord. »
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Les officers, goguenards, acceptèrent et déposèrent sabres, dagues,.... avant d'entrer. La reine fit ensuite fermer les portes, devant lesquelles s'installèrent un grand nombre de charmantes servantes. Des rafraîchissements, des mets délicats étaient disposés sur de petites tables et on avait tendu des tentures brillantes aux murs. Elle fit asseoir les guerriers émoustillés par cet accueil et prit la parole pour leur annoncer qu'elle prenait en main la direction du pays. Aussitôt, les hommes bondirent sur leurs pieds, tentant de dégainer leurs armes... qu'ils n'avaient plus et chacun se mit à hurler des imprécations envers la souveraine. Celle-ci mit longtemps à ramener le silence. Lorsqu'elle put reprendre la parole, elle demanda, avec douceur, que ceux qui reconnaissaient son autorité se lèvent et viennent se placer à ses côtés. Quelques officiers, des jeunes pour la plupart, se levèrent alors et se dirigèrent vers elle, sous les regards furieux, les injures et même les menaces de mort des autres soldats. Baht'o ta Sokli attendit que le calme revienne à nouveau et déclara qu'elle comprenait tout-à-fait leur position, même si cela l'attristait au plus haut point. Elle ajouta qu'elle ne souhaitait qu'une chose, le retour de la paix après le départ de l'armée étrangère. Elle termina en disant qu'il ne lui restait plus qu'une formalité à accomplir pour que la sérénité reviennent parmi cette assemblée troublée. Elle fit un geste de la main vers les servantes qui se dirigèrent vers les tentures murales d'où elles sortirent arcs et flèches. Sans un mot, elles bandèrent leurs armes et avant que les officiers qui étaient restés au centre de la pièce aient eu le temps de réagir, elles les abattirent un à un. A la fin du massacre, Baht'o ta Sokli demanda à ceux des officiers qui étaient près d'elle de lui jurer fidélité, ce qu'ils firent sans hésiter. Elles leur confia la charge des différents régiments de l'armée mais également la formation d'un nouveau corps, celui des Amad'zones chanteuses, dont elle exigea qu'il devint le fer de lance du Burkistan.
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Dans les semaines qui suivirent, l'armée fut réorganisée et entraînée. On recruta des femmes pour le nouveau corps des Amad'zones chanteuses sans soucis car nombreuses étaient celles qui souhaitaient montrer à leurs compagnons qu'elles pouvaient être leurs égales, voire plus. L'entraînement de cette troupe fut encore plus dur et exigeant que celui des hommes. Il se déroula dans l'île de Ghulbi où les femmes apprirent à survivre et à se battre dans des conditions extrèmes, mais également à chanter et danser. Il paraît que certaines abandonnèrent et que d'autres n'en revinrent pas.
Et, un jour, à la demande de la reine qui dans le même temps avait réorganisé le gouvernement du pays, éliminant sans pitié ses opposants, les Amad'zones chanteuses défilèrent dans la capitale, à la tête de l'armée, avant de prendre la route d'Uhlala. Ce fut une grande et terrible bataille pendant laquelle les Amad'zones chanteuses se montrèrent si féroces que leurs collègues masculins eux-mêmes en furent impressionnés au point parfois d'oublier de se battre. Elles étaient partout, décochant flèche sur flèche, se battant au corps-à-corps, semant la désolation dans les rangs ennemis, tout en chantant. Les Zakhistanais finirent par battre en retraite dans la ville d'Uhlala, dont ils refermèrent les portes. L'armée Burkistanaise l'assiègea mais la ville était trop bien fortifiée pour pouvoir être prise de force. La situation risquait de durer.
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La reine tint conseil et il fut décidé d'utiliser la ruse. L'armée bloqua tous les approvisionnement de la ville. Les chefs Zakhzistanais envoyèrent une délégation en demandant de laisser entrer dans la ville de l'eau et des vivres, ce que la reine refusa. En représailles, les Zakhzistanais jetèrent des Burkistanais par dessus les remparts, ce qui provoqua la colère des soldats Burkistanais qui lancèrent une attaque, mais toujours sans succès. La reine fit savoir qu'elle acceptait le ravitaillement de la ville. Une file de chariots s'ébranla un soir, transportant du grain et des barriques d'eau. Méfiants, prudents, les Zakhzistanais plongèrent leurs épées dans les sacs de grains et inspectèrent minutieusement les chariots avant de les laisser entrer. Au milieu de la nuit, une dizaine d'amad'zones chanteuses sortirent en silence de leur cachette aménagée dans les tonneaux à double fond et, telles des ombres mortelles, se dirigèrent vers les portes de la ville. Elles massacrèrent les gardes sans un bruit. Puis, elles ouvrirent les lourdes portes et laissèrent entrer leurs soeurs de combat qui mirent hors d'état de nuire l'ensemble des sentinelles. L'armée Burkistanaise put entrer dans la ville et libérer le roi.
Ce dernier eut la sagesse de laisser sa femme, Baht'o ta Sokli gouverner et édicta la règle de l'alternance: dorénavant le souverain du pays serait alternativement, un homme et une femme.